La Brigade Anti-Criminalité (BAC) est une unité de la police nationale qui intervient dans les quartiers sensibles pour veiller à l’ordre public ou le rétablir. La BAC est spécialisée dans la petite et la moyenne délinquance.
1. Qu’est-ce que la BAC, histoire et présentation
2. Quelles sont les missions de la Brigade Anti-Criminalité
3. Combien de policiers travaillent dans la BAC, les effectifs
4. Quels sont les équipements, armes et véhicules de la BAC
5. Comment devenir policier de la BAC : concours, formation, recrutement, salaire
6. Recevoir une documentation gratuite pour réussir les Concours de la Police Nationale
Police Nationale - Haut - Servais
1. Qu’est que la BAC, histoire et présentation
La BAC est un service qui dépend de la police nationale française. Il faut savoir qu’il existe deux sortes de Brigades Anti-Criminalité (BAC).
- Les BAC locales : elles sont réparties par Circonscription de Sécurité Publique (CSP), et patrouillent sur une ou plusieurs communes, parfois même sur un arrondissement comme le font les brigades anti-criminalité de Paris. Les agents des brigades locales travaillent principalement en civil.
- Les BAC départementales : elles sont réparties par Direction Départementale de Sécurité Publique (DDSP), ou bien au niveau de la Direction de la Sécurité de Proximité de l’Agglomération Parisienne (DSPAP). Leurs compétences concernent la totalité du département qui leur est attribué, en dehors des zones placées sous la responsabilité de la gendarmerie. Contrairement aux agents des BAC locales, les policiers des BAC départementales exercent en uniforme.
Les brigades anti-criminalité départementales se situent à Troyes, à Marseille, à Évreux, à Bordeaux, à Montpellier, à Rennes, à Grenoble, à Saint-Etienne, à Agen, à Nancy, à Lille, à Beauvais, à Alençon, à Lyon, à Paris, à Meaux et Vaux-le-Pénil, à Évry, à Nanterre, à Bobigny, à Créteil, à Cergy, à Toulouse, à Carcassonne, à Clermont-Ferrand et à Strasbourg.
C’est en 1971 que sont créées les premières BAC départementales, au sein des départements de Paris et de la Seine-Saint-Denis. C’est un ancien haut fonctionnaire aux colonies, Pierre Bolotte, qui en est à l’origine.
Ces deux brigades se déploient alors en patrouilles légères ou en unités constituées, selon les événements sur lesquels elles sont dépêchées.
À la même époque, les Brigades de Sécurité de Nuit (BNS) de plusieurs circonscriptions de sécurité publique de la banlieue parisiennes sont remplacées par des BAC locales.
En 1993, la BAC de nuit de Paris (BAC 75N) est créée. Elle est issue des six Brigades Mobiles d’Arrondissement de Nuit (BMAN), et sa mission est de lutter de manière efficace contre la délinquance. Chaque nuit, 200 policiers en uniforme étaient disponibles et pouvaient se regrouper rapidement pour mettre fin aux troubles à l’ordre public qui avaient lieu à Paris entre 22h30 et 6h30 du matin.
En 1994, les BAC de nuit s’étendent à l’ensemble du territoire national, et il faudra attendre 1996 pour que cela concerne également les BAC de jour. Il s’agit d’une initiative du ministre de l’Intérieur de l’époque, Charles Pasqua.
C’est en 2003, avec la suppression de la police de proximité, que les policiers de la BAC deviennent les principaux acteurs des interventions en zones urbaines sensibles.
La BAC connait de grands changements en 2015, avec le plan BAC-PSIG 2016 mené par Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur. Il s’agit principalement de revoir la sélection et la formation des agents affectés dans les BAC de la police nationale ou au sein des Pelotons de Surveillance et d’Intervention de la Gendarmerie (PSIG).
La formation en école est plus poussée et des stages complémentaires sont mis en œuvre. Un nouveau module voit aussi le jour pour former les agents à la déontologie de l’interpellation afin d’améliorer le déroulement des arrestations (éviter les bavures, mieux gérer les violences …).
Et pour faire correctement face aux nouvelles formes de délinquance et de criminalité qui peuvent être très violentes et avoir un lien avec le terrorisme, une nouvelle doctrine d’action et d’intervention est créée. Le plan souhaite également augmenter les moyens matériels de ces services à hauteur de 17 millions d’euros, notamment avec l’achat de nouveaux véhicules, d’équipement de protection et d’armement.
En 2016, suite aux nombreux événements terroristes, le ministre de l’Intérieur prévoit un plan d’intervention d’urgence qui inclut les brigades anti-criminalité. Il s’agit d’intervenir sur les lieux en moins de 20 minutes. De nouveaux moyens sont attribués aux différentes forces qui prennent part à ce plan d’intervention.
Pendant longtemps, chaque brigade anti-criminalité possédait son propre insigne à caractère animalier. Il pouvait par exemple s’agir de fauves, de cobras, d’aigles ou encore d’araignées et de chauves-souris. Des tonfas ou des paires de menottes ornaient aussi l’insigne qui remplaçait l’écusson sécurité publique.
Mais en juin 2016, toutes les brigades anti-criminalité sont dotées d’un nouvel écusson commun, orné d’une rose des vents blanche et bleue sur un fond bleu. Elle représente les différentes formes de délinquances. On y retrouve aussi des flèches qui pointent dans plusieurs directions pour illustrer la polyvalence des brigades dans leur mission de lutte contre la délinquance. Les flèches qui s’entrecroisent symbolisent la solidarité entre les BAC. L’arc représente la réactivité dont font preuve les brigades, mais aussi la précision que demandent les interventions sur la voie publique lorsqu’il s’agit de prendre les malfaiteurs en flagrant délit.
Il faut aussi savoir que les membres des brigades anti-criminalité se surnomment entre eux les baqueux.
À noter : attention à ne pas confondre les Brigades Anti-Criminalité (BAC), et la Brigade Anti-Commando appelée elle aussi BAC ou BRI-BAC.
2. Quelles sont les missions de la Brigade Anti-Criminalité
La BAC lutte contre la petite et la moyenne délinquance. Son rôle consiste à maintenir l’ordre sur l’ensemble du territoire français, et plus particulièrement dans les quartiers sensibles, notamment en périphérie des zones HLM.
Plusieurs missions lui sont attribuées :
- Recherche du flagrant délit et des infractions qui ont lieu sur la voie publique :
Vols à l’arraché, vols à la roulotte, vols avec violence, vols par ruse, vols en réunion, vols commandités, agressions, trafics, consommation ou détention de produits stupéfiants, émeutes, manifestations, prostitution, …
Les policiers de la BAC procèdent à des filatures et à des planques pour prendre les malfaiteurs sur le fait et pouvoir les traduire en justice. La BAC mène pour cela des enquêtes afin de savoir où se rendre et qui surveiller. Les policiers attendent que le malfaiteur ait commis le délit pour intervenir et l’arrêter (flagrant délit).
- Protection des personnes et sécurisation des biens et des lieux publics :
Les policiers de la BAC peuvent être appelés en renfort pour assurer la sécurité de hautes personnalités (membres du gouvernement, visites diplomatiques…), par exemple lors de déplacements. Ils encadrent alors le cortège.
Il en va de même pour certains bâtiments publics et lieux sensibles qui pourraient être visés par des actes criminels. Les hommes de la BAC veillent alors à sécuriser les sites en question. Il arrive aussi qu’ils soient chargés de protéger des victimes dans le cadre d’une enquête.
- Maintien et rétablissement de l’ordre public selon la situation :
Lors d’émeutes urbaines ou d’actes criminels en bande organisée, les policiers de la BAC interviennent pour calmer la situation ou éviter qu’elle ne dégénère. C’est une mission assez fréquente pour ces hommes qui patrouillent dans les quartiers sensibles.
Ils ordonnent généralement au groupe de se disperser, avant de chercher à comprendre le motif de l’émeute. Et peuvent interpeller des délinquants dans le cadre du rétablissement de l’ordre public.
- Lutte contre les différentes formes de violences urbaines, les crimes et les délits :
Il s’agit peut-être de la majorité des interventions des policiers de la BAC. Ils se rendent dans les quartiers sensibles pour faire de la prévention et de la surveillance, afin d’éviter les agressions, les bagarres, le racket, la prostitution ou encore le trafic et la consommation de drogues.
Les policiers peuvent pour cela faire des fouilles corporelles et à des contrôles d’identité lors de leurs patrouilles.
- Aide aux services d’ordre public :
La brigade anti-criminalité peut être appelée en renfort lors d’événements exceptionnels pour soutenir les autres services de police. Il peut par exemple s’agir de manifestations de grande ampleur (grèves, …), ou de crises majeures comme des actes terroristes.
La BAC peut aussi intervenir lors d’événements culturels ou sportifs qui impliquent des mouvements de foule. On peut ainsi les retrouver aux abords du stade de France à l’occasion de certains matchs importants.
- Assistance opérationnelle et ponctuelle aux brigades judiciaires spécialisées :
Les policiers de la BAC peuvent être sollicités lors d’enquêtes judiciaires qui nécessitent leurs services ou leur expertise.
Il peut s’agir de fournir des renseignements, ou de se rendre sur le terrain aux côtés des brigades judiciaires spécialisées dans les endroits où la BAC a l’habitude de patrouiller.
- Recherche de renseignements opérationnels pour mieux connaître le milieu local de la délinquance :
Certains policiers de la BAC réalisent des enquêtes et analysent les éléments collectés lors de patrouilles, afin de mieux comprendre les différentes formes de délinquance et d’adapter les méthodes d’intervention.
C’est une partie essentielle du travail des brigade anti-criminalité. Les éléments sont classés dans des dossiers pour pouvoir les retrouver facilement et faire le lien entre différentes enquêtes si nécessaire.
- Soutien aux officiers ministériels lors de certaines opérations administratives :
Les agents de la BAC peuvent accompagner et assurer la sécurité des officiers ministériels lors de certaines interventions auprès de contrevenants.
Les officiers ministériels sont les commissaires-priseurs, les notaires, les huissiers de justice ou encore les avocats aux conseils. Un huissier qui se rend chez un particulier doit parfois faire appel à la police pour assurer sa protection. Les hommes de la BAC peuvent alors être chargés de cette mission.
Dans le cadre de leurs missions, les policiers de la BAC procèdent régulièrement à des contrôles d’identité et à des fouilles corporelles.
La priorité de la BAC reste les flagrants délits. Les délits sont d’ailleurs analysés chaque jour grâce à une cartographie informatisée.
Il est également fréquent qu’une brigade intervienne sur les lieux d’un conflit si elle se trouve à côté et qu’aucun autre groupe d’intervention n’est pas disponible.
3. Combien de policiers travaillent dans la BAC, les effectifs
La France compte environ près de 250 brigades anti-criminalité dont 25 BAC départementales, environ 125 BAC locales en Île-de-France et 95 BAC locales en province.
Au niveau national, il y a environ 5.200 policiers dans la BAC, mais ce chiffre est incomplet puisque les unités parisiennes ont refusé de dévoiler leurs effectifs.
Les policiers de la BAC détiennent au moins le grade de gardien de la paix, et on y trouve également des officiers et des gradés.
La BAC compte des femmes dans ses rangs. Il ne s’agit pas que d’un métier d’hommes. Certaines femmes ont d’ailleurs des postes à haute responsabilité au sein de la BAC et dirigent des équipes d’hommes.
4. Quels sont les équipements, armes et véhicules de la BAC
Les policiers d’une brigade anti-criminalité interviennent la plupart du temps en civil avec un brassard de la police, et il est rare de les voir en uniforme de la BAC. Mais ils doivent toujours être en mesure de présenter leur carte professionnelle.
Les policiers de la BAC utilisent le même matériel que les autres agents de la police nationale, mais aussi du matériel spécifique, adapté aux missions d’une brigade anti-criminalité.
4.1 Équipements et armes de la BAC
Les agents de la BAC sont armés. Dans les années 70, ils devaient eux-même acheter leur propre arme de service. Il s’agissait alors d’un revolver 357 magnum ou d’un 38 spécial.
Aujourd’hui, chaque policier d’une BAC possède les armes suivantes :
- un pistolet semi-automatique modèle Sig-Sauer SP 2022, calibre 9mm,
- un Tonfa (BPL) ou un bâton télescopique de défense (BTD),
Chaque brigade a également à sa disposition des armes lourdes :
- des fusils à pompe Remington 870 calibre 12,
- des pistolets mitrailleurs Beretta M12 ou Heckler & Koch,
- des fusils d’assaut HK G36,
Mais aussi :
- des Flash-Ball ou LBD40 avec visée holographique d’une portée de 40 mètres,
- des Taser modèle X26
- des casques de maintien de l’ordre,
- des casques pare-balles blindés,
- des boucliers antiémeute,
- des bombes de gaz lacrymogène MP7, ou gaz/gel CS ou poivre
- des grenades de dés-encerclement,
- des gilets tactiques,
- des gilets pare-balles lourds,
- des menottes.
4.2 Les véhicules de la BAC
Lors des déplacements, les policiers de la BAC circulent généralement en voitures banalisées. Les types de véhicules dépendent de chaque unité et de leur importance.
On retrouve par exemple les véhicules suivants (liste non exhaustive) :
- des Citroën C4 et C5,
- des Ford Focus et des Ford Mondeo et Mondeo V,
- des Renault Clio DCI, Renault Mégane, Espace ou Laguna,
- des Peugeot 607, 308, 508 et 407,
- des Skoda Superb II, ainsi que des Volkswagen Passat.
La puissance de certains véhicules, comme les voitures Mondéo, Laguna ou C5, qui ont une motorisation d’au moins 150 cv, obligent les agents à détenir une habilitation appelée conduite spécialisée.
C’est le service central automobile, ou une école de conduite spécialisée de la police nationale avec des policiers possédant un niveau de pilote automobile confirmé, qui forment les policiers d’une brigade anti-criminalité.
Pour obtenir l’habilitation, le policier de la BAC doit passer un examen à la fin de sa formation. L’évaluation finale a lieu à Abbeville dans la Somme.
La BAC (surtout à Paris) possède également des deux roues de la marque Yamaha (Fazer, TDM, TMAX).
5. Comment devenir policier de la BAC : concours, recrutement, formation, salaire
Pour entrer dans une brigade anti-criminalité, il faut avoir au minimum deux années d’ancienneté au sein de la police nationale après titularisation, en tant que gardien de la paix, gradé ou officier. Le plus simple pour y accéder est de passer le concours de gardien de la paix (niveau BAC) ou celui d’officier (niveau BAC+3).
Après avoir réussi des épreuves écrites, sportives et orales, les lauréats intègres une école de police pour 12 mois pour les élèves gardiens de la paix et 18 mois pour les élèves officiers de police.
Une fois l’ancienneté acquise, il faut attendre que les commissariats recensent les candidats qui souhaitent intégrer une brigade anti-criminalité. Le recensement a lieu deux fois par an.
Les volontaires doivent alors passer différentes épreuves dont la réussite conditionne l’obtention de l’habilitation à intégrer une BAC. Les candidats qui l’obtiennent peuvent alors rejoindre une brigade en fonction des besoins et des postes qui se libèrent.
À noter : si vous n’avez aucun diplôme, vous pouvez intégrer la police nationale en tant que cadet de la République ou policier adjoint. Ces dispositifs permettent d’assister les policiers dans leurs missions au quotidien tout en préparant le concours interne de gardien de la paix. Les cadets/policiers adjoints, peuvent passer le concours après un an de service.
Les épreuves d’habilitation de la BAC sont composées de six épreuves :
- tests psychologiques pour évaluer les connaissances, les compétences, la personnalité et les motivations des candidats.
- parcours de tirs,
- Test d’Endurance Cardio-Respiratoire (TECR),
- Parcours d’Habileté Motrice (PHM),
- test de connaissances professionnelles composé d’une rédaction d’un procès-verbal d’interpellation et d’un QCM,
- test d’admission qui consiste à passer un entretien avec un jury de quatre personnes dont un psychologue.
À l’issue des épreuves, les candidats reçoivent une formation initiale spécifique obligatoire de 30 heures avant d’intégrer leur brigade. Ils bénéficient ensuite d’une formation continue, dispensée deux heures par semaine.
Les hommes de la BAC peuvent rester 9 ans maximum au sein d’une brigade, en 3 périodes de 3 ans. Au bout de chaque période, le policier doit passer et réussir un test de recyclage pour entamer la période suivante. Mais dans la réalité, les policiers peuvent rester au sein de la BAC jusqu’à la fin de leur carrière s’ils le souhaitent.
5.3 Quel est le salaire d’un policier de la BAC ?
La rémunération d’un policier qui travaille dans une brigade anti-criminalité dépend de son grade comme tout policier.
Voici quelques exemples de salaires nets mensuels selon le grade en Ile de France :
- Gardien de la paix : entre 2.335€ et 3.123€,
- Major : entre 3.038€ et 3.540€,
- Capitaine de police : entre 2.592€ et 4.082€,
- Commandant de Police : entre 3.503€ et 4.515€.
À cela s’ajoutent des indemnités en fonction de la situation personnelle du policier (nombre d’enfants, heures de nuit, travail le dimanche, etc.).
À noter : vous pouvez lire notre dossier sur les salaires de la police pour en savoir plus.
6. Recevoir une documentation gratuite pour réussir les Concours de la Police Nationale
Comme nous l’avons vu, avant de pouvoir faire partie d’une brigade anti-criminalité, il faut d’abord rentrer dans la police nationale.
La voie la plus simple est de passer le concours de gardien de la paix de niveau BAC.
En ce qui concerne le concours de gardien de la paix, la concurrence est importante entre les candidats, et pour réussir, vous devez être bien préparé.
Vous pouvez préparer le concours tout seul en achetant des livres. Mais pour augmenter vos chances d’être reçu au concours, la meilleure solution est de vous inscrire à une formation préparatoire.
Une formation en ligne pour réussir le concours de la police nationale vous permet de vous préparer à distance sur internet. Vous pouvez vous connecter à votre espace élève de n’importe quel endroit, quand vous le souhaitez, à votre rythme. Idéal pour les personnes qui habitent des petites villes, qui travaillent en parallèle, qui veulent se reconvertir ou qui n’arrivent pas à étudier toutes seules sans cadre.
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