La Brigade de Répression du Proxénétisme (BRP) (anciennement Brigade des Mœurs) est un service de police judiciaire de la police nationale. Cette brigade est chargée de la surveillance de la prostitution, mais aussi de la répression du proxénétisme et des délits sexuels.
1. Qu’est-ce que la BRP, histoire et présentation
2. Quelles sont les missions de Brigade de Répression du Proxénétisme
3. Combien de policiers travaillent dans la BRP, les effectifs
4. Quels sont les équipements, armes et véhicules de la Brigade de Répression du Proxénétisme
5. Comment rentrer dans la Brigade de Répression du Proxénétisme : concours, formation, recrutement, salaire
6. Recevoir une documentation gratuite pour réussir les Concours de la Police Nationale
Police Nationale - Haut - Servais
1. Qu’est-ce que la BRP, histoire et présentation
La Brigade de Répression du Proxénétisme (BRP) est un service spécialisé de la police judiciaire. Son rôle est de lutter contre le proxénétisme et surveiller la prostitution. Elle est également engagée contre l’ensemble des délits d’ordre sexuel, comme les viols et l’exhibitionnisme par exemple.
Les débuts de la brigade de répression du proxénétisme datent de 1747 avec la création de la première police des mœurs, appelée bureau de la discipline des mœurs. C’est un lieutenant général de police, Nicolas René Berryer, qui en est à l’origine.
Ce bureau était un service de renseignements qui avait pour objectif d’obtenir des informations compromettantes au sujet de certains clients. Pour cela, les agents de police sollicitaient régulièrement les prostituées et les tenancières de maisons-closes. Le renseignement était la principale mission du bureau de la discipline des mœurs. La répression des religieux libertins constituait une partie secondaire de leur travail.
En 1796, sous le Directoire et l’ère de la tolérance, un registre de la prostitution est créé. Dès lors, les prostituées doivent également passer des visites médicales obligatoires. La brigade des mœurs, située dans le second bureau de la première division de la préfecture de police, en avait la responsabilité.
Au 19ème siècle, les agents de cette brigade sont à l’origine de nombreux scandales (inconduites, brutalité, etc.) et souffrent d’une très mauvaise réputation. Le conseil municipal de Paris décide alors de créer une commission de la police des mœurs. La brigade des mœurs sera dissoute en 1881 suite aux constats alarmants de la commission.
En 1901, la brigade des mœurs réapparaît sous le nom de brigade mondaine. Il s’agit alors de l’une des sections du service des garnis de la préfecture de police. Sa mission principale est une mission de renseignement. Quelques années plus tard, elle prend également part à la lutte contre la mendicité.
Le préfet de police Célestin Hennion, décide en 1914, de réorganiser la police. La brigade mondaine est ainsi transférée au sein d’un nouveau service de police : la police judiciaire.
La brigade mondaine change plusieurs fois d’appellations avant de porter le nom qu’on lui connaît aujourd’hui. Tantôt brigade des moeurs, tantôt brigade mondaine, son nom change de nouveau en 1975 au vu des nouvelles fonctions qui lui sont attribuées.
Elle devient alors la brigade des stupéfiants et du proxénétisme. Ses nouvelles missions consistent en la lutte contre le proxénétisme, contre la traite des blanches et contre le trafic des stupéfiants. Cette dernière mission permet à la brigade d’augmenter ses effectifs.
La brigade des stupéfiants et du proxénétisme est finalement scindée en deux en 1989 : la brigade des stupéfiants d’un côté, et de l’autre, la brigade de répression du proxénétisme, que l’on connaît aujourd’hui.
Martine Monteil est alors nommée à la tête de cette toute nouvelle unité. Elle devient ainsi la première femme commissaire à commander la brigade de répression du proxénétisme.
Intérieur d’une maison close au début du XXème siècle.
2. Quelles sont les missions de Brigade de Répression du Proxénétisme
La brigade de répression du proxénétisme est un service de police judiciaire de la police nationale. Elle mène des actions de police judiciaire en lien avec les crimes et les délits sexuels, c’est à dire qu’elle doit constater les infractions à la loi pénale, réunir les preuves et rechercher les coupables.
Les missions qui lui sont confiées sont des missions de surveillance de la prostitution et de la répression du proxénétisme. Elle mène également des actions de prévention auprès des établissements de nuit. La BRP est très présente sur le terrain.
2.1 Surveillance de la prostitution
La brigade de répression du proxénétisme doit surveiller les différents lieux de prostitution comme les débits de boissons, les cabarets, ou encore les établissements de spectacles, bars à hôtesses, sociétés d’escort girls, … La BRP traque également les activités clandestines qui ont lieu sur la voie publique ou sur les réseaux internet.
Depuis une vingtaine d’année, la prostitution a en effet connu des changements. La grande majorité des femmes qui se prostituent (entre 80% et 90%) sont d’origine étrangère. En ce qui concerne Paris, les trois nationalités les plus représentées sont les Nigérianes, les Roumaines et les Chinoises.
Ces femmes sont des victimes de la traite humaine. La traite humaine consiste, selon le code pénal, à recruter et à transférer une personne dans le but de l’exploiter. Le recrutement se fait soit sous la contrainte, soit en faisant des promesses qui ne sont jamais tenues, ou encore en faisant miroiter une vie meilleure et un bon salaire.
Même s’il y a eu un consentement de la prostituée, celle-ci reste toujours considérée comme une victime par la loi. La plupart des personnes qui subissent l’esclavage moderne, et qui se retrouvent dans un pays étranger comme la France, se font souvent voler leurs papiers par les personnes qui les exploitent. Les prostitués ne peuvent donc pas fuir et rentrer dans leur pays d’origine.
Faisant partie de la police judiciaire, la brigade de répression du proxénétisme réalise des enquêtes pour venir en aide aux victimes de la prostitution et de la traite. Elle collecte des renseignements et des témoignages, infiltre des policiers dans les trafics, et met en œuvre des dispositifs de planques et de filatures. Il arrive que la BRP réalise des perquisitions et procède à des arrestations.
Désormais, en tenant compte des nouveaux réseaux de prostitution sur internet via les téléphones, les agents de la BRP bénéficient de l’aide de traducteurs pour analyser les messages et les conversations qui sont souvent dans des dialectes rares.
2.2 Répression du proxénétisme
La brigade de répression du proxénétisme lutte contre les différentes formes de proxénétisme. Le proxénétisme consiste à apporter « son aide et sa protection » à quelqu’un pour qu’il se prostitue, à l’encourager à le faire, ou même à exercer une pression sur cette personne et gagner de l’argent de cette situation.
Les proxénètes ne sont pas toujours français et se trouvent parfois à l’étranger. Contrairement aux idées reçues, 80% des proxénètes sont des femmes.
La BRP doit s’adapter aux nouvelles mœurs, comme par exemple la prostitution sur internet. Il est souvent très difficile de démanteler les réseaux de proxénètes. Pour y arriver, les agents de cette brigade ont souvent recours à des infiltrations et à des missions de surveillance.
Ils sont également à l’écoute des prostituées qui sont considérées par la loi comme les victimes des proxénètes. Certaines d’entre elles deviennent des informatrices et aident la brigade de répression du proxénétisme à identifier et à arrêter les proxénètes.
Des enquêtes menées par la BRP sont d’envergure nationale ou internationale. En 2003, le président Sarkozy interdit le racolage. La prostitution est alors moins visible mais beaucoup plus organisée et toujours aussi présente. Le travail de la BRP consiste à réunir le plus de preuves possible pour démanteler les réseaux de proxénétisme et faire fermer les établissements qui encouragent la prostitution.
Il faut savoir que la brigade de répression du proxénétisme réussit à supprimer une cinquantaine de réseaux de prostitution chaque année.
2.3 Prévention
La brigade est très présente sur le terrain et certaines équipes sont dédiées aux missions de prévention auprès des établissements de nuit. Il s’agit des équipes cabarets.
La BRP a également un rôle de médiateur. Forte des connaissances du terrain et de la réalité des nouveaux réseaux de prostitution, elle conseille le préfet et lui fait des propositions.
Elle accompagne aussi les exploitants d’établissements de nuit pour éviter que la prostitution s’y développe. Elle les aide à trouver des solutions et répond présente en cas de problèmes liés à des actes de prostitution.
La brigade de répression du proxénétisme intervient également auprès des clients, qui sont punis par la loi s’ils sollicitent une prostituée pour ses services. Les clients écopent ainsi d’une amende de 1.500€, et jusqu’à 3.750€ en cas de récidive.
Le racolage n’est plus considéré comme un délit depuis 2016, ce qui permet aux prostituées de communiquer plus facilement avec la police puisqu’elles ne sont plus considérées comme des délinquantes.
2.4 Gestion des délits sexuels
La brigade de répression du proxénétisme reçoit également des victimes de viols ou d’agressions sexuelles. Les agents de la BRP enregistrent les plaintes et conduisent des enquêtes pour identifier les coupables et les traduire devant la justice.
A noter : quand il s’agit de mineurs ou si l’agression se passe dans l’entourage familial, les victimes sont orientés vers la brigade de protection de la famille (ancienne brigade des mineurs).
2.5 Affaires Célèbres de la BRP
L’affaire la plus marquante de la bridage de répression du proxénétisme est sans doute celle de Madame Claude. Cette proxénète de renom, dirigeait un réseau de prostitution dans les années 1960 et 1970. Les clients de ce réseau venaient des hautes sphères (hommes politiques, princes, chefs d’entreprise…) et la proxénète travaillait en collaboration avec la brigade mondaine. Grâce à ses précieuses informations, elle a pu conserver son réseau pendant de nombreuses années.
Son réseau fut dissout lorsque le fisc lui réclame 11 millions de francs, elle s’enfuit donc aux États-Unis en 1977. Après être revenue en France et avoir purgé sa peine, Madame Claude tente de reconstituer un réseau de prostitution. Elle sera finalement arrêtée en 1992 par la brigade de répression du proxénétisme, pour proxénétisme aggravé. Au total, Madame Claude aurait fait travailler près de 500 filles et quelques hommes au sein de son réseau.
En 2020, la BRP réussit un joli coup de filet, en interpellant 14 personnes pour proxénétisme aggravé en bande organisée ainsi que pour exercice illégal du métier de médecin et de pharmacien.
Les membres de ce réseau organisaient des voyages entre l’Amérique du Sud et la France afin de faire venir des travestis qui se prostituaient ensuite au bois de Boulogne ou dans le quartier de Pigalle. Un homme, usurpant la profession de médecin et de pharmacien était sensé les rendre plus féminins, en leur injectant des hormones et du botox ou encore, en leur posant des prothèses mammaires.
Toujours en 2020, la brigade de répression du proxénétisme doit faire face à une situation peu ordinaire. Après le confinement lié au virus du Covid-19, les établissements de nuit doivent rester fermés pour des raisons de sécurité publique. Cependant certaines boîtes de nuit bravent cette interdiction et organisent des soirées dansantes en intérieur.
Les patrouilles cabarets arpentent donc les rues de Paris et infiltrent ces soirées interdites. En quelques mois, ce sont plus de 270 mises en demeures et 25 fermetures administratives qui ont été ordonnées.
3. Combien de policiers travaillent dans la BRP, les effectifs
La brigade de répression du proxénétisme de Paris se compose d’une cinquantaine de fonctionnaires de police dont seulement 10 femmes.
Ces policiers sont répartis en plusieurs groupes judiciaires composés chacun de huit policiers :
- Trois groupes en charge de la voie publique : leur mission consiste à surveiller la prostitution sur la voie publique, à lutter contre les réseaux de proxénètes, et à contrôler la pornographie.
- Un groupe en charge des réseaux clandestins : ce groupe doit identifier les réseaux clandestins de prostitution et les démanteler.
- Deux Groupes de la Répression du Proxénétisme Immobilier (GRPI) : leur mission consiste à arrêter les propriétaires qui louent leurs biens immobiliers à des proxénètes.
- Un groupe cabarets : son rôle est de surveiller environ 500 établissements de nuit parisiens qui ont une connotation sexuelle.
La police nationale possède également des divisions de répression de proxénétisme dans d’autres grandes villes comme Marseille et Lyon.
Quelles est la place des femmes dans la brigade de répression du proxénétisme?
La BRP est ouverte aux femmes, mais elles y sont peu nombreuses. Elles ne représentent en effet que 20% des effectifs de cette brigade spécialisée à Paris.
Elles sont néanmoins un atout indispensable au sein de la BRP. Certaines victimes de la prostitution, de la traite humaine, ou d’abus sexuels préfèrent en effet s’adresser à des femmes plutôt qu’à des hommes. Il est ainsi plus facile de créer un rapport de confiance favorisant le dialogue.
On rappelle également que le premier commissaire à la tête de la brigade de répression du proxénétisme était une femme du nom de Martine Monteil.
4. Quels sont les équipements, armes et véhicules de la Brigade de Répression du Proxénétisme
La brigade de répression du proxénétisme fait partie de la police judiciaire. Elle bénéficie donc du même équipement, des mêmes armes et véhicules que les autres brigades et service de police judiciaire.
Un agent de la BRP possède un uniforme, mais il intervient surtout en civil, pour se fondre dans la foule, pour effectuer une mission de surveillance ou de filature.
Les uniformes sont composés :
- d’une paire de rangers,
- d’un pantalon bleu foncé léger, et un pantalon plus chaud pour l’hiver,
- d’un polo à manches courtes ou à manches longues,
- un pull bleu avec une bande horizontale de couleur blanche,
- un blouson bleu pour la mi-saison, un blouson plus léger, et un blouson chaud pour l’hiver,
- une casquette et un bonnet.
Les agents de cette brigade disposent d’une arme de service, comme par exemple un pistolet semi-automatique Sig Sauer SP 2022 de calibre 9mm parabellum et de deux chargeurs de 15 cartouches.
Ils possèdent également des armes non mortelles comme des matraques télescopiques, des flashballs, des tasers, ou encore des grenades de défense et des bombes lacrymogènes. Les agents de la BRP sont aussi équipés d’une paire de menottes, ainsi que d’un gilet pare-balles lorsqu’ils interviennent sur le terrain.
Les voitures utilisées par la BPR peuvent avoir le logo de la police nationale, mais il y a également des voitures banalisées pour plus de discrétion.
Les véhicules sont modifiés pour répondre aux besoins des agents. Parmi ces véhicules, on trouve des Citroën Berlingo II, des Renault Trafic II ou Master III, des Peugeot 308, des Ford Focus III SW ou encore des Peugeot Phase II SW.
La brigade de répression du proxénétisme possède également un équipement technique et technologique qui lui permet de mener à bien ses enquêtes (matériel d’écoute, vidéo, etc.).
5. Comment rentrer dans la Brigade de Répression du Proxénétisme : concours, formation, recrutement, salaire
Pour intégrer la brigade de répression du proxénétisme, il faut être gardien de la paix, officier de police ou commissaire de police.
Il est pour cela nécessaire de réussir un concours : le concours de gardien de la paix, le concours d’officier ou celui de commissaire.
5.1 Les Concours
- Concours de Gardien de la Paix : niveau BAC ou équivalent.
- Concours d’Officier de Police : niveau Licence ou diplôme équivalent à un BAC+3.
- Concours de Commissaire de Police : niveau Master ou diplôme équivalent à un BAC+5.
Les concours sont divisés en deux parties : des épreuves d’admissibilité et des épreuves d’admission. Il s’agit d’épreuves écrites de connaissances générales et spécifiques, d’épreuves orales, mais aussi d’épreuves physiques d’habilité motrice. Il est nécessaire de réussir les épreuves d’admissibilité pour accéder aux épreuves d’admission.
A noter : si vous n’avez pas de diplôme, vous pouvez rentrer dans la police nationale en tant que cadet de la République ou policier adjoint, puis passer le concours de gardien de la paix en interne.
5.2 La Formation
Les lauréats du concours accèdent à la formation de gardien de la paix ou d’officier de police. Il s’agit d’une formation d’une année pour les gardiens de la paix, et de 18 mois pour les officiers.
Pour pouvoir intégrer la BRP, les policiers doivent néanmoins acquérir de l’expérience, car il s’agit d’une brigade spécialisée. Ils doivent généralement attendre quelques années après leur titularisation et faire leurs preuves.
Lorsque des postes se libèrent au sein de la brigade de répression du proxénétisme, un appel est diffusé dans l’ensemble des services. Il faut alors y répondre en présentant sa candidature. Les postes disponibles sont peu nombreux car cette brigade ne compte qu’un faible nombre de policiers au niveau national.
5.3 Les Salaires
La rémunération des policiers de la brigade de répression du proxénétisme dépend de leur grade et échelon (cf le dossier spécial sur la rémunération dans la police nationale).
6. Recevoir une documentation gratuite pour réussir les Concours de la Police Nationale
Comme nous venons de le voir, pour intégrer une brigade de répression du proxénétisme, il faut d’abord réussir le concours de gardien de la paix ou d’officier. Mais il y a une forte concurrence entre les candidats, et une très bonne préparation est indispensable.
Vous pouvez préparer ces concours seul, en achetant des livres. Mais pour augmenter vos chances d’être reçu au concours et avoir un avantage sur les autres candidats, la meilleure solution est de vous inscrire à une formation préparatoire.
Une formation à distance permet de réussir les concours de la police nationale en se préparant sur internet. Formation en ligne que vous pouvez suivre de n’importe quel endroit, quand vous le souhaitez, et à votre rythme. Idéal si vous habitez une petite ville, si vous travaillez en parallèle, si vous voulez vous reconvertir ou si vous avez du mal à étudier tout seul sans cadre.
C’est une formation de qualité, 90% des élèves sont satisfaits de leur préparation au concours.
Les inscriptions sont ouvertes toute l’année !
N’hésitez pas à demander une documentation gratuite en remplissant le formulaire ci-dessous, c’est sans engagement :