La technologie des drones révolutionne les opérations des forces de l’ordre en France. Utilisés aussi bien par la police que la gendarmerie, ces appareils modernes permettent de surveiller des zones sensibles, de mener des enquêtes discrètes ou encore d’assurer des missions de sauvetage.
Mais comment sont-ils employés exactement et quels sont leurs avantages ? Si vous souhaitez découvrir comment les télépilotes et les drones renforcent la sécurité publique, cet article est fait pour vous.
1. L’essor des drones dans les forces de l’ordre
2. Comment sont utilisés les drones dans la police et dans la gendarmerie ?
3. Comment devenir télépilote de drone dans les forces de l’ordre ?
4. Recevoir une documentation gratuite pour réussir les concours de la Police ou de la Gendarmerie
Général - Haut - Servais
1. L’essor des drones dans les forces de l’ordre
Introduction aux drones dans la sécurité publique
Les drones, ou aéronefs sans pilote, connaissent un développement fulgurant depuis plusieurs années. Initialement utilisés dans le secteur militaire et pour des activités récréatives, ils trouvent désormais leur place dans les forces de sécurité publique.
En France, les forces de l’ordre commencent à se doter de drones au début des années 2010 en réponse à l’évolution des besoins sécuritaires. En effet, face à des menaces de plus en plus complexes, les autorités doivent s’adapter et renforcer leurs moyens d’action. Les drones permettent ainsi de surveiller des événements, de prévenir des actes délictueux ou d’appuyer des interventions dans des zones difficiles.
Depuis, l’utilisation de ces appareils s’est largement généralisée, et a grandement amélioré les capacités d’intervention et de surveillance des forces de sécurité intérieures. Leurs caractéristiques, comme la discrétion et la portée de surveillance, en font des outils adaptés à de nombreuses situations.
La législation autour de l’utilisation des drones en France
Bien que les drones soient de plus en plus utilisés par la police et la gendarmerie, leur usage a longtemps été freiné par un cadre juridique incertain. Le Conseil d’État a même interdit à plusieurs reprises l’utilisation des drones à des fins de surveillance, en raison d’un manque de réglementation claire.
En 2020 par exemple, la Préfecture de police de Paris a dû stopper ses vols de drones utilisés pour contrôler les mesures de confinement, faute de texte encadrant l’usage des images captées.
Un cadre juridique plus précis a finalement été adopté avec la loi sur la responsabilité pénale et la sécurité intérieure en décembre 2021. Ce texte a permis de définir les règles strictes autour de l’utilisation des drones par les forces de l’ordre.
Ainsi, l’usage des drones doit désormais répondre à des critères spécifiques, comme la nécessité d’obtenir une autorisation préfectorale et le respect des libertés individuelles, notamment la protection de la vie privée.
Cependant, même avec ce nouveau cadre juridique, l’utilisation des drones par les forces de l’ordre ne fait toujours pas l’unanimité. Certaines associations craignent, entre autres, que la surveillance par drones ne devienne systématique et massive et ne devienne une atteinte à la liberté.
Les drones des forces de l’ordre en chiffres
L’utilisation des drones par les forces de l’ordre françaises s’est considérablement intensifiée au cours des dernières années.
En 2020, les forces de police et de gendarmerie disposaient déjà de 490 drones opérationnels. La gendarmerie nationale en possédait 255, tandis que la police nationale en comptait 235.
Parmi ces appareils, on trouvait des modèles tels que le DJI MAVIC 3T, DJI Phantom 3 ou 4, etc.
Depuis, ce nombre est en constante augmentation, et en 2021, un accord a été conclu pour renforcer cette flotte avec 650 drones supplémentaires d’ici 2025. Cette modernisation du parc s’accompagne également de la formation de télé-pilotes qualifiés pour leur manipulation.
À noter : En avril 2024, la gendarmerie compte déjà à elle seule près de 600 drones.
Trois modèles différents ont été commandés par les forces de l’ordre, chacun destinés à des missions différentes :
- Les « microdrones du quotidien » : Légers et discrets, ils volent jusqu’à 100 mètres d’altitude et peuvent filmer en haute résolution (4K ou UHD). Leur autonomie avoisine les 25 minutes, ce qui les rend adaptés à des missions courtes et précises. Le ministère de l’Intérieur en a commandé 565.
- Les drones plus imposants, dits « de capacité nationale » : 66 unités ont été commandées en complément des microdrones du quotidien, pour des interventions plus complexes. Ils peuvent, quant à eux, voler jusqu’à 120 mètres de hauteur, disposent d’une vision infrarouge pour les opérations de nuit et d’un zoom permettant de capter des images à 500 mètres. Ils peuvent transmettre à 5km de distance.
- Les « nanodrones », les plus légers : Ils pèsent moins de 50 grammes. Nous avons peu d’informations quant à leur utilisation, mais une vingtaine d’appareils ont été commandés.
Quant aux télé-pilotes, leur formation et leurs compétences sont cruciales pour garantir l’efficacité des opérations. En 2020, environ 450 pilotes étaient formés à l’usage des drones, dont les deux tiers au sein de la gendarmerie.
2. Comment sont utilisés les drones dans la police et dans la gendarmerie ?
Les drones offrent plusieurs avantages considérables aux forces de l’ordre et sont utilisés pour diverses missions.
On retrouve, par exemple, les télé-pilotes de drones opérationnels au sein des forces d’intervention de la police nationale, de la police judiciaire et des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS)…
Dans la gendarmerie, les pilotes de drones sont présents des escadrons de gendarmerie mobile, au sein du GIGN, dans certaines unités de la Garde républicaine, dans les pelotons de montagne (PGM/PGHM), etc. Chaque unité dispose de télé-pilotes formés et certifiés pour répondre aux besoins spécifiques de leurs missions.
Surveillance et maintien de l’ordre
Les drones permettent de couvrir de vastes zones rapidement, tout en restant discrets. Grâce à leur petite taille et leur capacité à voler à haute altitude, ils peuvent surveiller des zones sensibles sans attirer l’attention, rendant ainsi les opérations de surveillance et de maintien de l’ordre plus efficaces.
Ils sont utilisés pour surveiller les foules, contrôler les frontières, sécuriser les grands événements et prévenir les crimes. Ces opérations sont traditionnellement opérées par des unités telles que les CRS, la gendarmerie mobile ou la Police Aux Frontières (PAF) par exemple.
Depuis une quinzaine d’années, les drones sont employés dans des opérations d’envergure. Un exemple notable est l’intervention lors des ZAD de Notre-Dame-des-Landes en 2018, où l’usage des drones a atteint un niveau inédit en Europe. Pendant le confinement de 2020, plusieurs unités de police ont également fait usage de drones pour contrôler le respect des mesures sanitaires.
Appui aux opérations de recherche de personnes
Les drones sont fréquemment utilisés pour assister les opérations de recherche de personnes disparues ou de fugitifs. Dans des zones sensibles ou difficiles d’accès, ils permettent une reconnaissance rapide et sûre.
Des dispositifs embarqués comme le LifeSeeker, qui permet de détecter les signaux des téléphones portables, sont employés pour localiser des individus.
Dans le cadre de ces opérations, l’usage des drones est un atout indispensable pour les équipes de secours et de recherche.
Il permet :
- aux agents d’intervenir en sécurité, car ils ont un aperçu du terrain et peuvent emprunter un itinéraire sûr,
- de localiser un individu rapidement, ce qui peut être critique dans un sauvetage,
- d’être plus efficace dans la recherche, grâce à une vision plus large de la zone et à une grande capacité de zoom,
- de conduire des recherches nocturnes, grâce à la vision infrarouge des drones, la nuit n’est plus un obstacle,
- d’accéder à des endroits inaccessibles pour l’Homme, comme des crevasses ou des falaises.
Soutien technologique dans les enquêtes
Les drones sont un atout dans les enquêtes judiciaires. Ils sont employés pour des filatures discrètes, pour capturer des images précises de scènes de crime, la collecte de preuves.
Grâce à des techniques comme la photogrammétrie et l’orthophotographie, les forces de l’ordre peuvent reconstituer des scènes en 3D et obtenir des plans détaillés, très utiles pour l’analyse post-enquête.
On peut citer par l’exemple le Vecteur Aérien d’Identification Criminelle (VAIC), drone qui permet de survoler les scènes de crimes.
Protection de personnes ou de bâtiments
Les drones sont aussi utilisés pour la protection des bâtiments publics ou d’installations stratégiques, particulièrement exposés à des risques d’intrusion ou de dégradation.
Dans ce cadre, des unités comme la Section de Protection Appui Drone (SPAD) du 2ème régiment d’infanterie de la Garde républicaine assurent la sécurité de ces sites. Ils protègent les zones sensibles et les personnalités contre d’éventuelles menaces venues du ciel, notamment des drones non autorisés.
Réduction des risques pour les agents
L’utilisation des drones permet de limiter les interventions humaines dans des situations dangereuses.
Par exemple, ils peuvent être déployés dans des zones à risque, où la présence physique des agents serait trop périlleuse.
Que se soit lors de recherches de personnes, comme vu précédemment, mais aussi d’interventions lors de retranchement de forcenés, d’émeutes, ou de risques biologiques.
Cela réduit le danger pour les forces de l’ordre tout en leur fournissant des informations cruciales en temps réel.
Nouveaux usages
L’usage des drones n’en est encore qu’à ses débuts et de nouvelles applications voient régulièrement le jour.
Par exemple, dans les Hautes-Alpes, la brigade environnement utilise désormais des drones pour détecter les infractions environnementales.
Ce type d’usage innovant pourrait se généraliser dans les prochaines années. La technologie n’a pas fini de nous surprendre et les forces de l’ordre continueront d’adapter leurs moyens pour répondre aux besoins changeants en matière de sécurité.
3. Comment devenir télépilote de drone dans les forces de l’ordre ?
Recrutement dans la Police Nationale
Pour devenir télépilote de drone dans la police nationale, il est nécessaire d’être gardien de la paix, gradé, ou officier de police et d’être affecté dans une des composantes suivantes :
- Direction Nationale de la Police Judiciaire,
- Direction Nationale de la Sécurité Publique,
- Police aux frontières,
- Compagnies Républicaines de Sécurité,
- Unités d’intervention spécialisées (RAID, BRI).
Pour pouvoir intégrer la formation de télépilote, il faut faire part de son souhait à sa hiérarchie.
Les policiers retenus préparent le Certificat d’Aptitude Théorique aux fonctions de Télé-pilote (CATT), délivré par la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC).
La formation inclut des modules sur la législation aérienne, la météorologie et le pilotage de drones.
Après obtention du certificat, les télépilotes sont formés en interne à leur spécialité (investigation, milieu fermé, maintien de l’ordre) avant de commencer à exercer sur le terrain.
Recrutement dans la Gendarmerie Nationale
Pour devenir télépilote de drone, le gendarme doit suivre une formation spécifique incluant des cours théoriques et pratiques. Le socle de connaissances minimum est basé sur le brevet de pilote ULM, adapté au télépilotage de drones.
La formation dure plusieurs jours et prépare les candidats à différents aspects du métier avant de passer un examen théorique et pratique.
Pendant la formation, les stagiaires apprennent la législation aérienne, les différents espaces aériens, la phraséologie utilisée par les organismes aéronautiques, et des notions de météorologie pour déterminer si une mission peut être menée en toute sécurité.
Ils reçoivent également des bases en navigation et mécanique, ainsi qu’une formation sur les modèles de drones utilisés par la gendarmerie et les logiciels associés.
La formation pratique inclut des exercices de pilotage pour maîtriser les différents types de drones et les scénarios d’emploi classiques en gendarmerie.
Les stagiaires apprennent à piloter en binôme et à tour de rôle : l’un des deux adopte le rôle de télépilote, et l’autre celui de chef de mission, chargé de coordonner les actions.
Ils sont formés à la surveillance de manifestations, la reconnaissance, la recherche de personnes, ou encore l’aide à l’enquête sur des scènes de crime.
Le parcours se termine par un vol d’évaluation, en binôme, qui permet de mettre en pratique toutes les compétences acquises et qui déterminera si le candidat a obtenu son brevet de télépilote de drone.
Par la suite, chaque télépilote doit passer des examens théoriques et pratiques chaque année et réaliser au minimum quatre heures de vol pour maintenir sa certification. Ces exigences garantissent que les drones sont utilisés de manière optimale lors des opérations sur le terrain.
4. Recevoir une documentation gratuite pour réussir les concours de la Police ou de la Gendarmerie
Si vous êtes passionné par les drones, le métier de télépilote de drone est une grande opportunité. Pour réussir, il est essentiel de vous préparer efficacement aux concours de gardien de la paix ou de sous-officier de gendarmerie.
Vous pouvez préparer les concours tout seul en achetant des livres et annales de concours. Mais pour augmenter vos chances d’être reçu aux concours et avoir un gros avantage sur les autres candidats, la meilleure solution est de vous inscrire à une formation préparatoire.
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