L’ouverture d’un salon de beauté par la gendarmerie est l’initiative assez insolite lancée par la Maison de Confiance et de Protection des Familles (MCPF) de Bois d’Arcy (78).
On croirait à un poisson d’avril tardif, et pourtant, la gendarmerie des Yvelines s’apprête bel et bien à inaugurer son salon de beauté. Et vous allez le voir, cette initiative agit pour la bonne cause.
Ce projet est le fruit d’un partenariat entre la MCPF et l’association IRIS : Indépendance, Respect, Identité, Soutien, de la Fondation L’Oréal. Le financement de la fondation a permis aux gendarmes de transformer ce qui était à l’origine une vieille cuisine non utilisée en un institut de beauté relaxant et chaleureux.
L’institut de beauté a été baptisé Gend’Elles. « Gend » pour la gendarmerie, et « Elles », car il est à destination des victimes de violences intrafamiliales. Le « Elles » désigne donc toutes les victimes et s’adresse d’après leur livre d’or « à tous ceux et celles qui sont sur le chemin de la reconstruction ».
La Maison de confiance et de protection des familles, commandée par la major Jessica Dubois, est spécialisée dans la prise en charge des victimes de violences intrafamiliales (maltraitance, viols, séquestration…), qu’il s’agisse de femmes, d’enfants ou d’hommes.
Gend’Elles s’inscrit dans la continuité de la MCPF, qui cherche depuis des années à améliorer la prise en charge des victimes.
En effet, les gendarmes de ce service ont mis en œuvre de nombreuses initiatives pour accompagner et soulager les victimes :
- jeux pour enfants, coloriages et livres,
- intervenantes sociales présentes au sein de la gendarmerie,
- sensibilisation dans les écoles, les collèges et les lycées,
- formation de gendarmes d’autres brigades,
- des téléphones préchargés pour les victimes parties en urgence,
- des kits d’hygiène à disposition,
- des bons pour un taxi, etc.
En 2021, la MCPF avait même organisé une journée de soins pour cinq femmes qu’elle avait pris en charge.
Le tout nouvel institut, qui ouvrira ses portes au mois de mai 2024, proposera des soins du visage, des massages, des manucures, des épilations du visage, mais également un espace de discussion et des activités visant à renforcer l’estime de soi.
Toujours grâce au financement de l’association IRIS, ces ateliers seront animés par une socio-esthéticienne, spécialement formée pour travailler avec les personnes vulnérables. L’intervenante sera au salon Gend’Elles une fois par mois et suivra 6 victimes de violence intrafamiliales.
Pour l’avenir, la major Jessica Dubois pense déjà à l’expansion de son concept avec, pourquoi pas, l’installation d’un coiffeur et d’un barbier.
D’après elle, l’institut s’inscrit « dans la continuité de l’orage qui vient bouleverser une vie : une plainte, une enquête, un procès et maintenant, Gend’Elles ».