Le surveillant pénitentiaire ou gardien de prison prend en charge les prisonniers confiés par les autorités judiciaires pour en assurer la garde et la surveillance. Tous les jours au contact des personnes détenues, il participe à leur réinsertion. Cette fiche métier vous donne toutes les informations utiles pour devenir surveillant pénitentiaire.
Synonymes et métiers associés : gardien de prison, geôlier, « maton », conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation, agent de médiation et de prévention, transporteur de fonds, gardien de la paix, gardien de police municipale, gendarme.
Niveau d’études ou diplômes requis : brevet des collèges (ou équivalent).
Études en alternance : oui, formation rémunérée.
Salaire débutant : 1.792€ brut + primes et indemnités éventuelles.
Statut : fonctionnaire d’État de catégorie C de l’administration pénitentiaire.
Limite d’âge pour le recrutement : avoir minimum 18 ans et maximum 45 ans au 1er janvier de l’année du concours.
1. Que fait le Gardien de Prison : missions, tâches et fonctions
2. Quel est le salaire d’un Surveillant Pénitentiaire, son évolution de carrière
3. Quels diplômes, études, formations, concours pour devenir Surveillant Pénitentiaire
4. Recevoir une documentation gratuite pour préparer le concours de Surveillant Pénitentiaire
Pénitentiaire - Haut - Servais
1. Que fait le Gardien de Prison : missions, tâches et fonctions
1.1 Quotidien d’un Surveillant Pénitentiaire
Le surveillant pénitentiaire travaille au sein d’une équipe composée d’une dizaine de personnes. Il est encadré par un premier surveillant et un officier. Il est placé sous l’autorité d’un chef d’établissement.
Celui que l’on appelle parfois « maton » est chargé de s’occuper des personnes confiées par les autorités judiciaires. Il en assure la garde, la surveillance et participe à des missions de réinsertion.
À son arrivée au centre de détention, le gardien de prison définit les tâches prioritaires avec son équipe. Le surveillant doit garder en tête que tout déplacement est susceptible de dégénérer en altercation entre prisonniers, ou entre gardiens et prisonniers. C’est pourquoi une organisation rigoureuse est mise en place.
Les missions sont nombreuses et variées :
- rondes de surveillance au sein de la prison,
- contrôle et distribution des courriers,
- escorte des prisonniers vers les douches ou vers le parloir,
- surveillance des heures de promenade et des lieux d’activités (bibliothèque, ateliers d’animations, salle de sport, etc.)…
À titre d’exemple, le moment des repas est particulièrement crucial puisque tous les prisonniers sont réunis dans un même lieu. Il faut faire preuve d’autorité pour maintenir un climat calme et sécuritaire.
De la même façon, les prisons qui possèdent des douches individuelles permettent de mieux gérer les conflits qui pourraient intervenir à ce moment de la journée dans des douches collectives.
De manière générale, le gardien de prison veille au respect des consignes de sécurité et de discipline propre au centre carcéral (fermeture des cellules, fouille au corps, temps de parloir, etc).
Il observe avec attention le comportement des personnes incarcérées pour prévenir toute mutinerie ou tentative d’évasion (attitude suspecte ou agressive, discussions régulières entre détenus, etc). Les fréquentes tentatives de suicide doivent également faire l’objet d’une attention particulière (fouille des cellules pour confisquer tout objet dangereux).
L’une des missions, souvent oubliée, du surveillant pénitentiaire consiste à favoriser la réinsertion et à prévenir la récidive des détenus.
Au contact régulier des détenus, le personnel de surveillance participe à leur réinsertion en lien avec les Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (SPIP) et les partenaires judiciaires et sociaux (assistante sociale, juge, avocat, procureur, conseiller d’orientation, etc.). Ainsi, le gardien prend soin de la santé psychologique et physique des prisonniers : soutien, écoute, organisation ou encadrement d’activités culturelles et sportives.
L’écoute est une qualité primordiale tout au long de la journée, car les surveillants pénitentiaires sont souvent sollicités par les détenus pour obtenir des faveurs et avantages.
Dans ce cas, la demande est transmise à la direction et traitée en fonction du comportement du prisonnier. Tout refus est justifié (obtenir des cigarettes, passer un appel, etc.) pour éviter la montée des tensions entre gardiens et personnes incarcérées.
De par la nature de son travail, le gardien doit pouvoir supporter une station debout prolongée.
La profession se féminise d’année en année, il est donc tout à fait possible pour une femme d’exercer ce métier, et de devenir surveillante pénitentiaire.
1.2 Tenue et équipement
Le surveillant pénitentiaire porte un uniforme composé d’une chemise ou d’un polo, d’un pantalon, de chaussures, d’un sifflet et parfois d’une casquette. Il est également équipé du trousseau de clés qui lui permettent de passer de pièce en pièce et d’une radio pour communiquer avec ses collègues.
En règle générale, le surveillant n’est pas armé à l’intérieur des locaux de détention afin d’éviter que son arme lui soit volée et se retourne contre lui. Cependant, pour une intervention définie et sur ordre du chef d’établissement, le surveillant peut faire usage d’une arme dans l’enceinte de la prison.
1.3 Qualité essentielles, compétences requises
Pour devenir gardien de prison, il faut être rigoureux et stable, posséder de grandes qualités humaines. Le surveillant pénitentiaire doit avoir le sens de l’écoute et de l’observation, et se montrer impartial.
Le surveillant doit inspirer le respect et la confiance. Son rôle est de surveiller, mais également d’accompagner les détenus à son niveau.
Il n’est pas rare que le gardien soit confronté à de l’agressivité ou à de la violence. Dans ce cas, il doit savoir garder son sang-froid et faire preuve d’autorité pour rétablir l’ordre.
Il faut également posséder une bonne condition physique.
1.4 Débouchés, recrutement, où exercer ce métier
Les métiers des personnels de surveillance permettent une affectation à des postes variés dont les niveaux de responsabilités sont évolutifs.
Les gardiens de prison peuvent être affectés dans l’un des 187 établissements français : maisons d’arrêt, maison centrale, établissement pour mineurs, centre de détention, etc.
L’affectation du surveillant pénitentiaire est définie à la fin de sa formation à l’École Nationale d’Administration Pénitentiaire et dépend de son rang de classement obtenu pendant sa scolarité.
Pour la session 2023, l’administration pénitentiaire a ouvert environ 900 postes de gardiens de prison fiers de servir la justice. En 2020, ce sont près de 30.000 personnels de surveillance qui travaillent dans le milieu carcéral.
1.5 Horaires, conditions et temps de travail
Les conditions de travail du surveillant pénitentiaire le conduisent à travailler de jour comme de nuit. La surveillance se fait par roulement d’équipe 7 jours sur 7, 24h sur 24.
Les gardiens de prison font partie de la fonction publique. Ils bénéficient donc des avantages réservés aux fonctionnaires ainsi que d’une grande sécurité de l’emploi.
Le travail de surveillant peut être éprouvant et stressant, mais également très gratifiant.
2. Quel est le salaire d’un Surveillant Pénitentiaire, son évolution de carrière
En début de carrière, le gardien de prison gagne 1.792€ brut par mois, salaire auquel peuvent d’ajouter des primes et indemnités. Avec les primes liées à ses fonctions (hors heures supplémentaires, travail le dimanche, etc), son salaire net est de 1.958€ par mois.
À noter : le surveillant pénitentiaire est aussi rémunéré lors de sa formation à l’École Nationale de l’Administration Pénitentiaire (ENAP). Il touche alors 1.440€ net par mois.
Sa rémunération évolue avec les années, grâce au système d’échelons de la fonction publique. Lorsqu’il a atteint le dernier échelon de son grade, après plus de 25 ans de carrière, son salaire est de 2.471€ brut par mois. Avec les primes et indemnités, cela correspond à peu près à 2.745€ net.
Mais il peut gagner plus en évoluant vers des postes d’encadrement (premier surveillant puis major) ou accéder à des postes de commandement (lieutenant, capitaine et commandant pénitentiaires). Au grade de major, sa rémunération peut atteindre 2.722€ brut par mois au maximum, ce qui revient à 3.040€ net primes et indemnités comprises.
La progression de leur carrière peut les conduire à assurer les fonctions de chef d’établissement dans des établissements pénitentiaires de moins de 200 places.
Déroulement de l’évolution de carrière :
Les gardiens de prison peuvent avoir accès en interne (et sur sélection) à des fonctions spécialisées comme celles de moniteur de sport, chargé d’application informatique, membre d’une équipe régionale d’intervention et de sécurité (ERIS) ou encore formateur.
Les surveillants échelon quatre de leur grade, peuvent devenir surveillant brigadier (validation des compétences sous forme d’unités de valeur). Le surveillant brigadier a plus de responsabilités qu’un gardien de prison, mais il n’est pas le supérieur hiérarchique des autres surveillants.
Le gardien de prison et les surveillants brigadiers qui ont six ans d’ancienneté peuvent passer un concours interne pour atteindre le premier niveau des postes d’encadrement : premier surveillant.
Après treize ans de service (dont quatre dans son grade), le premier surveillant peut devenir major pénitentiaire (examen des capacités professionnelles).
Les premiers surveillants et majors pénitentiaires encadrent une équipe en détention. Les premiers surveillants peuvent occuper des fonctions spécialisées comme celles de formateur du personnel, référent local informatique, coordinateur du service des sports.
Les majors ont des missions de responsable de secteurs particuliers ou de gestion des équipements et des matériels de sécurité.
Les surveillants peuvent également présenter le concours de lieutenant en interne (quatre ans d’expérience professionnelle requis à ce poste).
Après deux ans de service, ils peuvent être promus capitaine pénitentiaire puis commandant pénitentiaire (après six ans et sous condition de réussite à un examen professionnel).
3. Quels diplômes, études, formations, concours pour devenir Surveillant Pénitentiaire
Pour devenir surveillant pénitentiaire, il faut passer un concours national organisé par le ministère de la Justice et suivre une formation à l’École Nationale d’Administration Pénitentiaire (ENAP).
3.1 Concours de Surveillant Pénitentiaire
Pour passer le concours de surveillant pénitentiaire, il faut respecter certaines conditions comme :
- être de nationalité française,
- jouir de ses droits civiques et ne pas avoir de mention au casier judiciaire (B2) incompatible avec l’exercice des fonctions,
- avoir obtenu le brevet des collèges (ou équivalence),
- avoir au moins 18 ans et pas plus de 45 ans au 1er janvier de l’année du concours.
Épreuve d’admissibilité :
D’une durée de 3 heures, cette épreuve est divisée en trois parties :
- un Questionnaire à Choix Multiples (QCM) ayant pour sujet les institutions, la Vème République, l’évolution de la France et de l’Europe depuis le XXème siècle, ou encore des sujets d’actualité,
- une série de questions de logique et de culture générale qui ont pour but d’évaluer les qualités d’analyse, d’observation, de déduction et de bon sens du candidat,
- la rédaction d’un compte-rendu à partir de documents qui simulent une situation qui pourrait se produire dans le cadre des fonctions du surveillant pénitentiaire.
Épreuves d’admission :
Les candidats qui ont réussi les écrits doivent passer trois épreuves :
- tests psychotechniques et entretien avec un psychologue ou un psychiatre : ces tests ne sont pas notés, mais les résultats seront transmis au jury afin de les aider dans leur prise de décision,
- épreuves sportives :
– course de vitesse,
– course de demi-fond,
– lancer de poids,
- entretien avec le jury au choix (à déterminer lors de l’inscription) :
– un entretien de personnalité portant sur l’aptitude du candidat à exercer les fonctions de surveillant pénitentiaire et ses motivations,
– une présentation des acquis de l’expérience, à condition de disposer d’une expérience professionnelle minimale de 3 ans dans un domaine similaire.
Vous pouvez retrouver tous les détails du concours de surveillant pénitentiaire dans notre guide spécial.
3.2 La formation à l’École Nationale d’Administration Pénitentiaire (ENAP)
Les lauréats du concours sont reçus à l’ENAP pour y suivre une formation initiale. La formation dure 6 mois et les élèves sont rémunérés 1.440€ net par mois.
Le campus de 16 hectares, moderne et performant, est situé dans la ville d’Agen. Il s’agit d’un établissement public administratif national qui est sous tutelle du garde des Sceaux, ministre de la Justice.
La formation se fait en alternance entre périodes de stage et périodes de cours (théoriques et pratiques). L’élève est pris en charge dans sa globalité et reçoit une formation opérationnelle qui intègre des aspects citoyens, d’éducation et de prévention à la santé de même qu’une sensibilisation à la culture et au sport.
Les cours théoriques comprennent du droit, du management, des sciences humaines et criminelles entre autres. Les cours pratiques consistent en des mises en situation telles que : bâtiment de simulation, gymnase, stand de tir, unité de conduite opérationnelle.
Les enseignements sont évolutifs et s’adaptent aux nouvelles missions et orientations de la direction de l’administration pénitentiaire notamment en ce qui concerne la mise en œuvre des Règles Pénitentiaires Européennes (RPE), la loi pénitentiaire et la formation aux missions d’extractions judiciaires.
Une évaluation continue permet de juger de l’acquisition des compétences.
À l’issue de ces 6 mois de formation, l’élève devient surveillant stagiaire pour une durée d’un an sur son lieu d’affectation. Il suit au moins 10 jours de formation dite « continuée » où il étudie :
- le tir,
- le secourisme (PSC1),
- la déontologie,
- la sécurité incendie.
Une fois son stage terminé, le surveillant est titularisé s’il a satisfait à ses évaluations.
Les plus de l’ENAP :
Cette école forme tous les acteurs de l’administration pénitentiaire :
- personnels de direction
- personnels d’insertion et de probation
- personnels de surveillance
- personnels administratifs et techniques.
Elle possède un Centre Interdisciplinaire de Recherche APpliquée (CIRAP). Il permet l’analyse des problèmes et des enjeux contemporains (mesures et sanctions pénales).
On y trouve aussi un observatoire de la formation, qui établit des études et des évaluations qui analysent les données socio-démographiques des élèves.
L’école est également dotée d’une médiathèque contemporaine comprenant plus de 57.000 références du XVIème siècle à aujourd’hui, une bibliothèque numérique avec plus de 37.000 documents, un fonds historique de plus de 15.000 documents, un fonds contemporain de plus de 27.000 documents, etc.
4. Recevoir une documentation gratuite pour préparer le Concours de Surveillant Pénitentiaire
Comme nous l’avons vu précédemment, pour devenir gardien de prison, il faut préparer le concours de surveillant pénitentiaire. Mais les candidats sont nombreux et votre réussite n’est pas du tout garantie. Une bonne préparation est l’élément essentiel de votre succès.
Vous pouvez préparer le concours tout seul en achetant des livres. Mais pour augmenter vos chances d’être reçu au concours et avoir un gros avantage sur les autres candidats, la meilleure solution est de vous inscrire à une formation préparatoire.
Une formation en ligne pour réussir le concours de surveillant pénitentiaire est disponible. Formation que vous pouvez suivre de n’importe quel endroit, quand vous le souhaitez, à votre rythme. Idéal pour les personnes qui habitent des petites villes, qui travaillent en parallèle, qui veulent se reconvertir ou qui n’arrivent pas à étudier toutes seules sans cadre.
N’hésitez pas à demander une documentation gratuite en remplissant le formulaire ci-dessous, c’est sans engagement :