Technicien de la Police Technique et Scientifique TPTS

Un Technicien de la Police Technique Scientifique (TPTS) prend part aux missions de la police judiciaire. Il effectue pour cela des analyses scientifiques et techniques sur des preuves et des indices pour résoudre des affaires criminelles. Cette fiche métier vous donne toutes les informations utiles pour devenir technicien de la police technique scientifique.

Technicien de la Police Scientifique

Synonymes et métiers associés : ingénieur de la police technique scientifique (IPTS), agent spécialisé de la police technique scientifique (ASPTS), médecin légiste, gardien de la paix, technicien de laboratoire.
Niveau d’études ou diplômes requis : BAC ou diplôme équivalent.
Études en alternance : oui.
Salaire débutant : 2.357€ net par mois en Île-de-France.
Statut : agent de la fonction publique de catégorie B de la filière police-sécurité.
Limite d’âge pour le recrutement : aucune.

1. Que fait le Technicien de la Police Technique Scientifique : missions, tâches et fonctions
2. Quel est le salaire d’un Technicien de la Police Technique Scientifique, son évolution de carrière
3. Quels diplômes, études, formations, concours pour devenir Technicien de la Police Technique Scientifique

1. Que fait le Technicien de la Police Technique Scientifique : missions, tâches et fonctions

1.1 Quotidien d’un TPTS

Un technicien de la police technique scientifique prend part aux missions de police judiciaire (constater des infractions à la loi pénale française, trouver des preuves et arrêter les responsables).

Son rôle est d’analyser des preuves et des indices, d’effectuer des recherches et des examens scientifiques et techniques, et de dresser des constatations, avant de les transmettre aux autorités responsables de l’enquête. Grâce à son travail, un technicien lutte contre le crime organisé, la petite et moyenne délinquance, mais aussi contre le terrorisme.

Un technicien de la police technique et scientifique est placé sous l’autorité d’un Ingénieur de Police Technique et Scientifique (IPTS). Il le seconde et l’assiste dans les analyses et les examens techniques.

Il peut même assurer la coordination ou la direction d’une unité chargée de missions de PTS. L’ensemble du personnel scientifique, technique et administratif est alors sous sa responsabilité et sous son autorité.

Un technicien effectue lui-même les missions qui lui sont confiées par les autorités judiciaires, les services de police et de la gendarmerie.

Il peut aussi distribuer le travail à ses agents après avoir décidé des méthodes de travail à suivre et du matériel à utiliser. Il supervise alors les recherches et s’assure du respect des principes de qualité et de la rigueur scientifique, indispensables pour obtenir des résultats exploitables dans le cadre d’une enquête.

Les missions d’un technicien de la PTS dépendent de la section dans laquelle il travaille. Il peut alors être spécialisé dans l’un des domaines suivants :

  • Balistique : il s’agit de l’étude des armes, munitions, et des trajectoires de tir retrouvés sur les lieux du crime.
  • Biologie : le technicien procède à des analyses de sang, de sécrétions diverses comme la salive et le sperme, de cheveux, et réalise également des recherches d’empreintes génétiques.
  • Documents et traces : dans cette section, il s’agit d’analyser les traces papillaires, les écritures ou encore les faux documents.
  • Incendies – Explosions : le technicien intervient dans l’étude d’explosifs, mais aussi de liquides inflammables.
  • Physique – Chimie : les traces de peinture, les résidus de tir, les morceaux verre et les échantillons de terre sont analysés et comparés.
  • Stupéfiants : il faut analyser différentes substances chimiques telles que des stupéfiants ou des échantillons récoltés au cours d’une saisie ou sur les lieux d’un crime.
  • Toxicologie : le technicien doit effectuer une recherche de toxiques dans des milieux biologiques.
  • Technologies numériques : cette section est spécialisée dans l’étude des téléphones, des ordinateurs, des GPS, ou encore des images vidéos.

Les missions d’un technicien dépendent également du service dans lequel il est affecté :

  • Laboratoire de Police Scientifique (LPS) : le technicien seconde les ingénieurs et procède à des analyses et des examens techniques et scientifiques. Il peut aussi être consulté pour concevoir et valider de nouvelles méthodes d’analyses ou du nouveau matériel scientifique. Il doit aussi encadrer les agents de son service placés sous sa responsabilité.
  • Service d’identité judiciaire : il participe à la collecte et à l’analyse de preuves et d’indices. Il effectue les constatations techniques et scientifiques et apporte ainsi son aide aux activités de terrain. Le technicien peut être amené à se rendre directement sur la scène de crime pour collecter des traces. C’est aussi à lui de mettre à jour les fichiers d’empreintes digitales et palmaires (de la paume de la main).
  • Service de l’informatique et des traces technologiques : il s’agit là d’un service spécialisé dans les analyses liées à la téléphonie mobile, à l’informatique, à l’électronique. Le technicien peut par exemple ouvrir un ordinateur, décortiquer toutes les communications d’un mobile, ou encore chercher un fichier caché dans un disque dur.

Le métier de technicien de la PTS comporte une grande partie administrative. Il faut rédiger les rapports après chaque analyse, gérer les archives ou encore organiser et créer des albums photographiques pour regrouper les preuves et les indices dans un même dossier.

1.2 Tenue et équipement

Lorsqu’il travaille en laboratoire, un technicien de la police technique scientifique doit porter une combinaison hermétique à usage unique, des gants, un masque, et des sur-chaussures pour ne pas risquer d’abîmer les preuves et compromettre l’enquête.

En ce qui concerne leur équipement, les TPTS travaillent avec des appareils et outils scientifiques de pointe :

  • un microscope,
  • une lumière rasante afin de révéler les traces,
  • un crimescope pour révéler les liquides biologiques,
  • un laser pour estimer la position du tireur en fonction de l’impact de la balle,
  • des kits T.A.A ou M.E.B pour analyser les résidus de tir,
  • des bourres pour déterminer l’arme utilisée,
  • etc.

Il ne s’agit que d’une petite partie du matériel utilisé par les techniciens. Bien entendu, celui-ci dépend de la spécialité du technicien et est adapté en fonction des enquêtes menées.

Les TPTS ne sont pas armés, mais sont tout de même équipés d’un gilet pare-balles et d’une radio lorsqu’ils se rendent sur le terrain depuis 2010.

Pour se déplacer sur les scènes de crimes, des véhicules sont à leur disposition.

1.3 Qualités essentielles, compétences nécessaires

Un technicien doit tout d’abord être expert dans son domaine scientifique ou technologique. Les policiers comptent sur son aide et sur son expertise pour analyser les preuves et résoudre une enquête. Il doit maîtriser parfaitement les outils qu’il a à sa disposition. Il doit pour cela mettre régulièrement à jour ses compétences, en suivant des formations complémentaires.

Un TPTS doit également se montrer rigoureux dans son travail d’analyse, car l’enquête en dépend. Il doit faire preuve de méthode, de minutie et d’efficacité, car le temps est souvent compté. Il doit être doté de capacités d’observation et d’analyse solides. Il n’a pas le droit de se tromper dans son travail : policiers, gendarmes et magistrats sont dans l’attente de résultats.

Pour exercer ce métier, il faut être très solide psychologiquement. Un technicien peut être amené à intervenir sur des scènes de crimes violents. Il faut savoir faire abstraction de ce que l’on voit et des odeurs parfois très dérangeantes pour effectuer son travail correctement.

1.4 Débouchés, recrutement, où exercer ce métier

C’est un métier qui recrute peu, car il n’existe pas beaucoup de postes disponibles. À titre d’exemple, il n’y a que 90 postes offerts pour la session 2023 du concours (interne + externe) de TPTS.

Un technicien de police technique et scientifique de la police nationale travaille généralement au sein d’établissements publics, de services centraux, de services déconcentrés, ou encore de services à compétence nationale et qui relèvent du ministère l’Intérieur. Ils sont d’ailleurs recrutés, nommés et dirigés par le ministre de l’Intérieur.

Les techniciens de la police technique et scientifique peuvent dépendre :

  • du Service National de la Police Scientifique (SNPS),
  • de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ),
  • de la Direction Centrale de la Sécurité Publique (DCSP),
  • de la Préfecture de Police (PP) de Paris, pour ceux qui travaillent au sein de la capitale.

Le TPTS peut travailler dans divers services (identité judiciaire, informatique et traces techniques, bases techniques, etc).  S’il dépend du SNPS, il travaille généralement dans l’un de ses cinq laboratoires de police scientifique situés à :

  • Lille (59),
  • Marseille (13),
  • Toulouse (31),
  • Paris (75),
  • Lyon (69).

Les affectations dépendent des besoins de chaque service, mais aussi des spécialités de chaque technicien. Il peut s’agir :

  • de balistique,
  • de biologie,
  • de chimie,
  • de documents et écritures manuscrites,
  • d’électronique,
  • d’hygiène et sécurité,
  • d’identité judiciaire,
  • d’informatique,
  • de mesures physiques,
  • de photographie,
  • de physique,
  • de qualité.

1.5 Horaires, conditions et temps de travail

Le technicien de la police scientifique doit être flexible. Il peut travailler à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, mais aussi les week-ends et les jours fériés. Les horaires sont décalés et les heures supplémentaires sont fréquentes. De plus, il doit faire face à une charge de travail importante.

Cependant, il s’agit d’un métier passionnant et qui ne cesse d’évoluer année après année.

Analyses de la Police Scientifique
Analyses d’échantillons.

2. Quel est le salaire d’un Technicien de la Police Technique Scientifique, son évolution de carrière

La rémunération d’un technicien de la police technique scientifique est fixée par une grille indiciaire, comme pour tous les fonctionnaires. Celle-ci tient compte du grade du fonctionnaire et de son échelon, qui est défini par son ancienneté.

Voici le montant des traitements bruts d’un TPTS en 2024 :

  • technicien : de 1.836€ à 2.501€ brut par mois,
  • technicien principal : de 1.851€ à 2.653€ brut par mois,
  • technicien en chef : 1.954€ à 2.914€ brut par mois.

En plus de ce salaire de base, le technicien PTS perçoit des primes et des indemnités liées à sa fonction. En les prenant en compte, un TPTS en début de carrière gagne environ 2.357€ net par mois lorsqu’il exerce en Île-de-France.

En fin de carrière, s’il a atteint le grade de technicien en chef, il gagne environ 3.500€ net par mois.

Sa rémunération peut également augmenter lorsqu’il travaille de nuit, les week-ends ou les jours fériés.

Un technicien peut monter en grade au cours de sa carrière, par promotion interne. S’il souhaite postuler aux concours internes d’ingénieur de police technique et scientifique, d’officier, ou encore de commissaire de police, il doit attendre d’avoir quatre ans d’ancienneté. Il peut même bénéficier de préparations aux concours.

3. Quels diplômes, études, formations, concours pour devenir Technicien de la Police Technique Scientifique

Le métier de technicien de la police technique et scientifique est accessible en passant un concours de la police nationale.

Pour être candidat au concours interne : il faudra être un fonctionnaire ou un agent public de l’État, des collectivités territoriales et des établissements publics, ou alors un agent en fonction dans une organisation intergouvernementale ayant accompli au minimum quatre années de services publics effectifs au 1er janvier de l’année du concours.

Pour accéder au concours externe, il faudra répondre aux conditions suivantes :

  • être de nationalité française
  • être titulaire d’un baccalauréat ou d’une formation équivalente en présentant une attestation officielle, ou bien justifier de trois années d’activité dans la même catégorie socioprofessionnelle, ou de deux années si le candidat possède le diplôme inférieur au baccalauréat (les sportifs de haut niveau et les mères et pères d’au moins trois enfants ne sont pas obligés de répondre à ce critère),
  • être de bonne moralité et ne pas avoir de mention incompatible avec la fonction inscrite sur le bulletin n°2 du casier judiciaire,
  • avoir effectué son service national, sauf pour les personnes de plus de 25 ans,
  • posséder l’ensemble de ses droits civiques,
  • avoir les conditions physiques exigées,
  • être âgé de 18 ans minimum,
  • être titulaire du permis B.

Les candidats passent des épreuves écrites (QCM, étude de texte, tests psychotechniques…) et orales (entretien avec le jury, oral de langue étrangère).

La réussite du concours est nécessaire pour accéder à la formation initiale obligatoire qui permet d’être affecté dans un service en tant que technicien de la PTS. Les affectations dépendent de la spécialité du candidat et des besoins de chaque service.

La formation se déroule en 3 phases :

  • un tronc commun enseigné à l’école nationale de police (ENP) de Nîmes (8 semaines),
  • un stage en immersion dans la future affectation du TPTS (2 semaines),
  • un module d’adaptation au premier emploi dont la durée varie en fonction de la spécialisation du TPTS :
    – identité judiciaire – « PTS base » (2 semaines),
    – service d’intervention – « PTS 1 » (5 semaines),
    – révélations physico-chimiques – « PTS 2 » (13 jours),
    – module complémentaire au « PTS 2 » – (1 à 4 jours),
    – informatique et traces technologiques (3 semaines),
    – module laboratoire (2 semaines).

À l’issue de sa formation, le TPTS rejoint son site d’affectation et commence à travailler en tant que technicien.

Pour plus d’informations sur le concours et le recrutement des TPTS, consultez notre article dédié.